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2019-06-30 15.26 Reiding maison natale.j

Le "billet" de Marie Hutin

à propos de notre escapade à Weimar 

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Weimar, ou l'éloquence du poète

                    

 

                      Kiev 1847, Franz Liszt offrit un concert de bienfaisance auquel s'invita une généreuse donatrice inconnue jusqu'alors, Carolyne von Sayn-Wittgenstein. Dans les mois qui suivirent leur rencontre, allait s'ouvrir une nouvelle vie de création, intense et combative, dans la ville de Weimar, permettant à un être hors du commun d'accomplir une partie essentielle de son oeuvre, malgré l'existence de courants hostiles à sa « musique de l'avenir ».

                     Puisant aux sources littéraires aussi bien que dans son regard poétique sur les choses, Franz Liszt, dont Carolyne « devine le créateur dans le virtuose », va par sa générosité créatrice, être à l'origine de la renaissance musicale de l'Allemagne, n'hésitant pas à décerner généreusement son enseignement, à créer la Hochschule für Musik de Weimar, à franchir les frontières  pour porter, non seulement sa musique mais aussi celle de ses pères et de ses contemporains.  « L'Orphée de Weimar »(1), dont la personnalité  suscite localement rien moins que l'amour ou la haine, par sa volonté artistique et ses convictions à la fois humanistes et novatrices, attire à lui curiosité et intérêt.

 

                       Weimar, petite cité de Thuringe, porte en elle un éminent héritage de penseurs, philosophes, théosophes, esthètes, peintres, poètes et musiciens : de Luther à Cranach et Bach, de Goethe et Schiller à Wagner et Nietzsche, de la volonté politique à l'action de grands mécènes comme Anna Amalia, des bibliothèques aux Archives Goethe et Schiller, du château de la Wartburg à l'Altenburg...

                      C'est tout cela que notre esprit curieux a eu la chance de pouvoir découvrir. Grâce au talent et à l'organisation de Jean-François Marmey et Françoise Quédeville-Marmey,  les conférences et explications, aussi exhaustives  que précieuses, ont permis de comprendre ce qui, en ce lieu, fût source  d'inspiration pour Liszt. Incontournables, le contexte historique  et artistique ainsi que les grandes figures de l'ancien duché, du XVIe au XXe siècle, furent confiés avec succès au travail très éclairant de Catherine Gras, Paul-Hubert Desmesnards, Geneviève Mamez, Olga Claire et Mark Wadham, ce qui a contribué à la richesse de ce séjour.

                     Une mention spéciale et tous nos remerciements à Ulricke Roesler qui nous a offert la joie de découvrir des extraits de partitions originales et annotées de Franz Liszt : « Die drei Zigeuner », « Totendanz » ainsi qu'une  transcription de « Tannhäuser ».

                      Grâce à la présidente de la Neue Liszt Stiftung, les portes de l'Altenburg se sont ouvertes, comme par miracle, afin que nous puissions  nous projeter dans le «  salon pourpre », berceau de la Sonate en si, lieu de la rencontre entre  Brahms et Liszt, et dans lequel régna l'effervescence artistique en raison non seulement de nombreux visiteurs comme Hans von Bülow et Tausig, Pauline Viardot, Berlioz et bien d'autres musiciens, peintres et ecrivains, mais aussi,... plus intimement, en raison du personnage,...seul dans sa pensée... « à l'heure bénie où l'oeuvre l'attend !»(2).

 

                       Sur les pas de Liszt dans cette petite cité de Thuringe, à chaque coin de rue nous interpellent un lieu, un parfum, des couleurs, une musique, une statue, une plaque commémorative,... comme pour nous dire que sur ces pavés que nous foulons, s'est faite l'Histoire !

 

                        « Weimar fût le berceau puis le tombeau de toutes mes espérances », écrivait Liszt. Savait-il, à ce moment précis, que l'énergie créatrice de son être insatiable de beauté allait par-delà son existence, « par delà les fleuves, par dessus les villes où les pianos chantent sa gloire »(3), nous rendre à l'évidence que sa musique, nourrie de  littérature, d'histoire et de poésie, abreuvée aux tourments de l'âme humaine qui cherche sa plénitude, allait se transformer elle-même en une source inépuisable pour « les espaces indéfinis de l'avenir » (4) ?

 

 

 

•  (1) :Haraszti ; (2) : J.P.Toussaint ; (3) : Baudelaire ; (4) : Liszt

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Carolyne von Sayn-Wittgenstein.

Franz Liszt par Lehmann 

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L'Altenburg à Weimar

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